Cinéma
Posted: Mon Jul 26, 2004 5:22 pm
La discussion sur les "Nouvelles ciné qui font bander" étant largement squattées par des discussions sur les films eux-mêmes (dont un crétin qui n'en finit pas de dire du bien de Spider-Man 2, nan mais sans blague...), j'ouvre ce nouveau sujet pour que les "Nouvelles..." restent des nouvelles (et que, si possible, incidemment et soit dit en passant, elles continuent à nous faire bander (les filles auront adapté la phrase d'elles-mêmes)).
Donc, j'avais envie de vous parler de deux films 1) que j'adore, et 2) dont le seul point commun est que je viens de les ajouter à ma DVD-thèque.
GALAXY QUEST (de Dean Parisot, 1999, avec Tim Allen, Alan Rickman, Sigourney Weaver, Tony Shalhoub...)
Peut-être la meilleure comédie de SF que je connaisse. L'histoire : Galaxy Quest est une série fortement inspirée de Star Trek, qui a eu un succès énorme il y a bien 20 ans. Depuis, les acteurs vont de convention de fans en inauguration de magasin d'informatique pour arrondir les fins de mois. Jusqu'au jour où de vrais aliens ont besoin d'eux.
Dit comme ça, ça peut sembler très con. Mais d'abord, je vous en dit un minimum pour préserver les surprises dont le film regorge. Ensuite, nous avons affaire à un script bétonné, qui s'appuye sur d'excellents acteurs pour raconter une histoire aussi drôle qu'inattendue. Bien que comprenant d'innombrables références à l'univers trekkien, le film peut parfaitement être apprécié par quelqu'un de complétement étranger aux aventures galactiques des soixante-huitards en pyjama. Ceci notamment parce que les excellents acteurs mentionnés plus haut servent de non moins excellents personnages, et qu'en prime le film bénéficie d'effets numériques impeccables (signés ILM) et de maquillages et bestioles réalisés par l'immense Stan Winston. Après plus de dix visions de ce film, j'en suis encore à me pisser dessus avant même la fin du générique (celui du début, donc).
Argument pour achever de vous convaincre : on trouve le film à 18,90 FRS (meilleur prix que j'aie trouvé) en DVD ; avec quelques sympathiques bonus en prime (hélas non sous-titrés, mais les scènes coupées valent leur pesant de cacahouètes). Dommage que, contrairement à l'édition américaine, le disque ne bénéficie pas d'une piste doublée en thermien (voyez le film pour comprendre tout l'intérêt potentiel d'une telle version).
On change de registre avec...
CANNIBAL HOLOCAUST (de Ruggero Deodato, 1980)
Sans doute ce titre vous dit-il quelque chose ; sans doute aussi n'avez-vous jamais vu ce film. Difficilement trouvable jusqu'ici, il vient enfin d'avoir droit à une édition uncut en DVD 2 disques.
S'il n'a pas initié la vague de films de cannibales qu'a connu l'Italie au début des années 1980, Cannibal Holocaust reste cependant comme la plus marquante des oeuvres qu'elle ait engendrées. On y raconte l'histoire d'une expédition partie en Amazonie retrouver un groupe de journalistes disparus. On retrouvera leur pellicule, dont le contenu constitue la deuxième partie du film (les gens cultivés remarqueront immédiatement les similitudes qu'entretient ce pitch avec celui de Blair Witch Project (les autres, comme moi, se contenteront de le répéter...)).
Interdit pendant trois ans en Italie, coupé à peu près partout là où il est sorti, Cannibal Holocaust a accédé presque instantanément au statut de film culte. Son réalisateur a même été accusé d'avoir réellement tué des gens devant la caméra, et a dû faire comparaître ses acteurs devant un tribunal pour se disculper. Pour avoir inclus à son film de véritables images de tueries d'animaux, il a cependant été condamné à 4 mois avec sursis, au nom d'une loi mussolinienne (ceci pour l'anecdote ; notons que les scènes en question sont aujourd'huii encore un sujet de controverse, de quoi ouvrir un topic rien que sur cette question).
Cannibal Holocaust est effectivement un film d'une rare violence (et c'est quelqu'un qui n'a pas encore regardé cette fameuse version uncut qui vous le dit). Il l'est surtout par son hyperréalisme, par son côté documentaire qui brouille les cartes entre fiction et réalité. De viols en meurtres atroces, d'empalements en découpage live de tortue, le film donne à voir une conséquente palettes d'horreurs.
Mais le résumer ainsi serait le trahir, car Cannibal Holocaust recèle également une dérangeante beauté, parfois à rechercher dans les séquences les plus insoutenables, lesquelles sont souvent illustrées par une musique souvent en parfait décalage avec l'action, aussi belle que l'image est affreuse. Le film est également une violente charge contre le comportement de certains médias, charge qui trouvait tout son sens dans l'Italie de l'époque (là aussi, il faudrait développer...), et qui n'a cependant peut-être jamais été aussi actuelle.
Chef-d'oeuvre à ce jour inégalé par bien des aspects, Cannibal Holocaust est de ces films à part, de ces films qui ont marqué l'histoire du cinéma (et de nombreux réalisateur), de ces films dont on ne sort en tout cas pas intact (l'approche réaliste du film rendant difficile toute prise de distance du spectateur).
Le deuxième DVD du coffret contient de passionants bonus : un making-of d'autant plus précieux que jusqu'alors on ne savait à peu près rien des conditions du tournage, une interview du journaliste Julien Sévéon (collaborateur de Mad Movies), lequel est aussi jeune que cultivé (à vous en coller des complexes), une conférence de presse de Deodato de français... Bref, pour tout vrai amateur de cinéma, un achat absolument indispensable. Je reviendrai vous en causer quand j'aurai vu le film !...
Pour l'anecdote encore : dans la conférence de presse contenue dans les bonus, Deodato évoque les deux chances qu'il a rencontrées dans sa vie. La première était Cannibal Holocaust, succès public mais catastrophe pour sa carrière. La deuxième fut The Barbarians, son premier et dernier film hollywoodien. Film de fantasy post-Conan dont Deodato fit une comédie, il connut contre toute attente un fort honorable succès. Du coup, la firme Canon, pour qui il l'avait réalisé, lui proposa illico de venir à Los Angeles pour bosser sur un projet d'adaptation maousse : Spider-Man. Enthousisate, Deodato accepta. Qulques mois plus tard, la Canon faisait faillite...
Donc, j'avais envie de vous parler de deux films 1) que j'adore, et 2) dont le seul point commun est que je viens de les ajouter à ma DVD-thèque.
GALAXY QUEST (de Dean Parisot, 1999, avec Tim Allen, Alan Rickman, Sigourney Weaver, Tony Shalhoub...)
Peut-être la meilleure comédie de SF que je connaisse. L'histoire : Galaxy Quest est une série fortement inspirée de Star Trek, qui a eu un succès énorme il y a bien 20 ans. Depuis, les acteurs vont de convention de fans en inauguration de magasin d'informatique pour arrondir les fins de mois. Jusqu'au jour où de vrais aliens ont besoin d'eux.
Dit comme ça, ça peut sembler très con. Mais d'abord, je vous en dit un minimum pour préserver les surprises dont le film regorge. Ensuite, nous avons affaire à un script bétonné, qui s'appuye sur d'excellents acteurs pour raconter une histoire aussi drôle qu'inattendue. Bien que comprenant d'innombrables références à l'univers trekkien, le film peut parfaitement être apprécié par quelqu'un de complétement étranger aux aventures galactiques des soixante-huitards en pyjama. Ceci notamment parce que les excellents acteurs mentionnés plus haut servent de non moins excellents personnages, et qu'en prime le film bénéficie d'effets numériques impeccables (signés ILM) et de maquillages et bestioles réalisés par l'immense Stan Winston. Après plus de dix visions de ce film, j'en suis encore à me pisser dessus avant même la fin du générique (celui du début, donc).
Argument pour achever de vous convaincre : on trouve le film à 18,90 FRS (meilleur prix que j'aie trouvé) en DVD ; avec quelques sympathiques bonus en prime (hélas non sous-titrés, mais les scènes coupées valent leur pesant de cacahouètes). Dommage que, contrairement à l'édition américaine, le disque ne bénéficie pas d'une piste doublée en thermien (voyez le film pour comprendre tout l'intérêt potentiel d'une telle version).
On change de registre avec...
CANNIBAL HOLOCAUST (de Ruggero Deodato, 1980)
Sans doute ce titre vous dit-il quelque chose ; sans doute aussi n'avez-vous jamais vu ce film. Difficilement trouvable jusqu'ici, il vient enfin d'avoir droit à une édition uncut en DVD 2 disques.
S'il n'a pas initié la vague de films de cannibales qu'a connu l'Italie au début des années 1980, Cannibal Holocaust reste cependant comme la plus marquante des oeuvres qu'elle ait engendrées. On y raconte l'histoire d'une expédition partie en Amazonie retrouver un groupe de journalistes disparus. On retrouvera leur pellicule, dont le contenu constitue la deuxième partie du film (les gens cultivés remarqueront immédiatement les similitudes qu'entretient ce pitch avec celui de Blair Witch Project (les autres, comme moi, se contenteront de le répéter...)).
Interdit pendant trois ans en Italie, coupé à peu près partout là où il est sorti, Cannibal Holocaust a accédé presque instantanément au statut de film culte. Son réalisateur a même été accusé d'avoir réellement tué des gens devant la caméra, et a dû faire comparaître ses acteurs devant un tribunal pour se disculper. Pour avoir inclus à son film de véritables images de tueries d'animaux, il a cependant été condamné à 4 mois avec sursis, au nom d'une loi mussolinienne (ceci pour l'anecdote ; notons que les scènes en question sont aujourd'huii encore un sujet de controverse, de quoi ouvrir un topic rien que sur cette question).
Cannibal Holocaust est effectivement un film d'une rare violence (et c'est quelqu'un qui n'a pas encore regardé cette fameuse version uncut qui vous le dit). Il l'est surtout par son hyperréalisme, par son côté documentaire qui brouille les cartes entre fiction et réalité. De viols en meurtres atroces, d'empalements en découpage live de tortue, le film donne à voir une conséquente palettes d'horreurs.
Mais le résumer ainsi serait le trahir, car Cannibal Holocaust recèle également une dérangeante beauté, parfois à rechercher dans les séquences les plus insoutenables, lesquelles sont souvent illustrées par une musique souvent en parfait décalage avec l'action, aussi belle que l'image est affreuse. Le film est également une violente charge contre le comportement de certains médias, charge qui trouvait tout son sens dans l'Italie de l'époque (là aussi, il faudrait développer...), et qui n'a cependant peut-être jamais été aussi actuelle.
Chef-d'oeuvre à ce jour inégalé par bien des aspects, Cannibal Holocaust est de ces films à part, de ces films qui ont marqué l'histoire du cinéma (et de nombreux réalisateur), de ces films dont on ne sort en tout cas pas intact (l'approche réaliste du film rendant difficile toute prise de distance du spectateur).
Le deuxième DVD du coffret contient de passionants bonus : un making-of d'autant plus précieux que jusqu'alors on ne savait à peu près rien des conditions du tournage, une interview du journaliste Julien Sévéon (collaborateur de Mad Movies), lequel est aussi jeune que cultivé (à vous en coller des complexes), une conférence de presse de Deodato de français... Bref, pour tout vrai amateur de cinéma, un achat absolument indispensable. Je reviendrai vous en causer quand j'aurai vu le film !...
Pour l'anecdote encore : dans la conférence de presse contenue dans les bonus, Deodato évoque les deux chances qu'il a rencontrées dans sa vie. La première était Cannibal Holocaust, succès public mais catastrophe pour sa carrière. La deuxième fut The Barbarians, son premier et dernier film hollywoodien. Film de fantasy post-Conan dont Deodato fit une comédie, il connut contre toute attente un fort honorable succès. Du coup, la firme Canon, pour qui il l'avait réalisé, lui proposa illico de venir à Los Angeles pour bosser sur un projet d'adaptation maousse : Spider-Man. Enthousisate, Deodato accepta. Qulques mois plus tard, la Canon faisait faillite...